dimanche 22 mars 2020

Les soldats de la petite enfance


NOUS SOMMES EN GUERRE !

 5 fois pendant l'allocution du 16 mars dernier. On l'a entendu 5 fois, histoire de bien nous marteler qu'il va falloir se bouger le train (il était temps 😔) pour empêcher cette invasion invisible qu'est le COVID-19. Et pour cela, on va mettre devant le fait accompli les premiers de cordée que sont les soignants, qui étaient au front déjà depuis un moment mais pas pour les mêmes raisons ...Voici quelques exemples :




Tout cela pour dire que cela ne date malheureusement pas d'hier et c'est donc déjà dans ce contexte tendu et morose que s'est pointé Mr Coronavirus alors déjà bien présent depuis décembre 2019.
Mais c'est bien connu : tant que le problème se trouve loin de chez nous, on le sous-estime et on se dit que bon, même en le signalant aux autorités, aux têtes pensantes de notre pauvre nation (coucou Agnès) on se dit que l'on saura faire face car nous sommes un pays solidaire et dirigé par une main de fer dans un gant de velours. Ils sont très forts là-haut pour ça vous savez. J'veux dire enrober les choses pour que cela passe mieux, comme euh ... un suppositoire ... que l'on vous enfonce dans le ... Vous voyez l'image maintenant ? Bon mais nous sommes habitués maintenant malheureusement.
Et c'est donc sans de véritables moyens (matériels, personnels etc.) que l'on se voit subir dans l'urgence et l'expectative le raz-de-marée Coronavirus. 
Les troupes sont d'ores et déjà au plus mal Chef mais quenini on va les envoyer au front tout de même (merci à eux ! Soyez pros et taisez-vous) et également pointer du doigt les autres, les soldats de seconde classe, les troufions de cette société qui vont faire tourner ce pays dans une période qui s'annonce bien glauque.

Oui, j'y viens aux assistant(e)s maternel(le)s (mais pas que hein ... vous vous doutez bien).

La tête haute les troufions d'assmats que nous sommes et en avant ! 
Mais quelle idée aussi de mettre des gilets roses si ce n'est nous rendre, une fois n'est pas coutume visibles et publiques pour manifester notre mécontentement. Nous, les pros de seconde zone, les invisibles aux responsabilités immenses pourtant. 
Faut croire qu'on lui a tapé dans l’œil au chef sur ce coup parce qu'il nous a demandé d'assumer l'accueil des enfants de soignants entre 0-3 ans. Ouh purée cette responsabilité ! Mais c'est moche, vraiment moche même si (comme je l'ai dit de nombreuses fois) il est évident que comme tout à chacun nous devons faire un effort de solidarité mais pas n'importe comment, pas à ce prix. Les scientifiques l'ont dit : pour un accueil de moins de 10 enfants le risque de contagion est moindre ... pas nul hein ... moindre alors on charge la mule (déjà bien lourde de tant d'années d'un manque de considération bien entretenue).

TU VAS OUBLIER TES VALEURS PROFESSIONNELLES MON GARS !


Sincèrement j'imagine même pas la vie que doivent mener les soignants et leurs enfants actuellement. Eux qui n'ont rien demandé si ce n'est de profiter de la vie normalement sans se soucier de ces aléas. Sûr que cela doit être un cauchemar éveillé mais entendons-nous bien : se retrouver à devoir accueillir tout de même les enfants que l'on garde actuellement (donc jusqu'à 4 à temps plein normalement à son domicile et c'est déjà pas simple il est évident que plus il y a d'enfants moins on a de temps à leur consacrer individuellement ---> principe de l'accueil individuel CQFD) tout en allant jusqu'à 6 actuellement et sans compter que les parents que nous sommes doivent assurer le suivi pédagogique de nos enfants on arrive à une aberration dantesque !!! On fait sauter littéralement toutes nos valeurs professionnelles et force est de constater que depuis le début, NOS autorités ont acquiescé sans broncher alors qu'elles auraient pu faire office de garde-fou aux injonctions du gouvernement qui ne connaît visiblement pas notre métier. 

Nous étions déjà mal considérés en tant qu'assistant(e)s maternel(le)s mais ce que nous vivons actuellement est inadmissible. Pas de droit de retrait, un droit théorique au chômage qui semble s'établir dans des conditions tardives, injustes et obscures, des contradictions graves et permanentes qui renforcent notre sentiment d'abandon, de colère car il s'agit bien de mise en danger de la vie d'autrui. Ni plus ni moins. 
Actuellement, chacun y va de son interprétation et les collègues doivent aller à la pêche à l'info tout en sachant que l'on doit ouvrir notre domicile au virus les bras grands ouverts tout en gardant par exemple des distances de sécurité de 1 mètre entre nous et les enfants ?!
C'est une situation sidérante et l'urgence est visiblement le mot d'ordre et personne (ou presque) ne tient compte des paramètres inhérents à notre métier, bafoué par un bon nombre de personnes actuellement. Mais on s'en souviendra, soyez-en sûr. 










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